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Haie champêtre

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Présentation

De tout temps, la haie champêtre est au service de l'homme, offrant divers services et ressources selon les besoins et les territoires. En effet, la haie n'est pas que bocagère ou paysagère, elle offre un équilibre aux espaces ruraux, alliant l'homme, l'agriculture et la biodiversité. Malgré tout, perçue pendant des dizaines d'années comme une contrainte (mécanisation des pratiques culturales, remembrement des parcelles), elle a été négligée, réduite ou arrachée.

De nos jours, cet atout majeur est réhabilité pour faire face aux enjeux environnementaux, économiques, agricoles et paysagers actuels.

Entretenir l'existant et replanter sont deux axes primordiaux de cette démarche de respect des cultures, des sols, de l'environnement et de l'homme.

La haie est un élément complexe du paysage :

  • plusieurs strates : muscinale, herbacée, buissonnante, arbustive et arborée
  • plusieurs essences de feuillus
  • plusieurs formes et compositions (basse, moyenne, haute, ondulée, brise-vent, avec ou sans alignement…)
  • plusieurs usages et fonctions
  • plusieurs entretiens

Entretenir l'existant

Les haies déjà existantes en bord de parcelles, de chemins, de bâtiments, de ruisseaux sont parfois saines et demandent simplement un entretien pour les densifier ou les contenir. Les haies délaissées se dégradent et favorisent le développement spontané de végétaux contraignants tels que les ronces. Elles nécessitent une réhabilitation (coupe sélective et replantation en suivant, maintien et suivi des végétaux sains et utiles). Ce travail de restauration implique d'être conseillé et d'utiliser un matériel adapté ou de confier les travaux à une entreprise spécialisée.

Conseils techniques

Entretenir une haie se fait en fonction du rôle qui lui est attribué et des contraintes liées.

  • Favoriser des tailles de formation dès les premières années, pour orienter le type de produits recherchés : bois d’œuvre, chauffage, piquets, fruits, fourrage…
  • Limiter son emprise aérienne si elle gêne le passage de machines agricoles, de véhicules, de troupeaux, etc
  • Entretenir les abords immédiats au sol avec des outils de fauche adaptés (broyeur d'accotement à fléaux par exemple) pour limiter la pousse de ronces et maintenir la largeur prévue de la haie (banquette enherbée d'1 m de large minimum)
  • Préserver la haie de l'abroutissement par le bétail et le gibier en la bordant de clôtures
  • Utiliser l'épareuse à petits fléaux bien aiguisés, pour les zones basses, les haies jeunes à étoffer (branches de 2 cm max), à vitesse réduite, au printemps, tous les ans
  • Préférer le lamier (à couteaux ou à scies) ou le sécateur hydraulique pour une taille plus échelonnée dans le temps, pour des branches jusqu'à 15 cm de diamètre (sauf le lamier à couteaux : max 3 cm), à une grande hauteur, pour une meilleure qualité et reprise
  • Bannir les traitements phytosanitaires, tant pour éviter les pollutions aériennes que souterraines, pour la santé des plantes, du sol et des hommes

Planter des haies pour chaque besoin

Concevoir le projet

Avant de planter, il est important de savoir quel est l'objectif du projet. En effet, la haie peut remplir plusieurs fonctions, conjointes ou non. Le choix des essences, des dimensions, des emplacements sont alors à orienter selon le service rendu recherché.

La haie champêtre a plusieurs impacts :

  • sur le sol
  • sur l'eau
  • sur le climat
  • sur la biodiversité

Elle concerne le milieu rural et agricole car c'est un outil d'aménagement et de production. Elle façonne le paysage et améliore la qualité de vie. La haie est un bénéfice pour les cultures, l'élevage, la biodiversité, la protection des cours d'eau, l'intégration paysagère et la diversification des productions donc des revenus. À la fois enjeu agronomique, écologique et économique, la haie champêtre est un outil précieux.

Identifier les besoins

Outil agronomique (protection et amélioration du sol)
  • rétentrice de terrain : limite l'érosion hydrique, les phénomènes de ruissellement en cas d'orage et le lessivage vers les nappes phréatiques ; stabilisation des pentes, talus et berges
  • amélioration de la stabilité et de la structure du sol : décompaction, aération, ameublissement, drainage
  • favorise la vie biologique du sol : dépôt de matière organique, présence d'insectes, de décomposeurs, de lombrics ; création d'humus sur une large surface
Assainissante
  • recycle en partie les effluents d'élevage
  • filtre les nitrates et autres polluants s'écoulant vers les nappes et les cours d'eau
  • réduit les transmissions de pathogènes par le vent
  • offre un cloisonnement sanitaire
Productrice polyvalente
  • bois : d’œuvre, piquet, chauffage, plaquettes...
  • fruits : en élevage (noix, noisettes, châtaignes, prunes…) et pour l'homme (les précédents et les fruits à pépins ou à noyaux, lianes : mûres, baies : Cynorhodon) ; fleurs (Sureau)
  • fourrage : feuillage vert en cas de sécheresse ou séché pour l'hiver (Frêne, Mûrier, Orme...)
Régulatrice du cycle de l'eau
  • augmentation de la « réserve utile » en eau grâce à l'humus produit
  • économe en eau, elle ne concurrence pas les parcelles mitoyennes
  • maintien de l'eau dans les parcelles : limitation de l'évapotranspiration
Brise-vent
  • filtre le vent, sans le bloquer
  • protège une surface jusqu'à 20 fois sa hauteur
  • pour l'élevage : confort animal, tranquillité pendant l'alimentation
  • pour les cultures : protection contre l'érosion éolienne et contre la couche des tiges, limite l'évapotranspiration
  • pour les bâtiments : réduction des courants d'air, limite la dégradation due aux intempéries
Micro-climat local
  • pour l'agriculture : reflète la lumière et réchauffe les sols, réduit les risques de gel ; limite les effets du vent, augmente l'humidité, tempère les excès de température ; favorise la photosynthèse des plantes cultivées et absorbe le CO2 ; diminution des dégâts des intempéries
  • pour la qualité de vie : confort des chemins de randonnées, des espaces publics et privés
Réservoir de biodiversité
  • abri : patrimoine écologique qui accueille des dizaines d'espèces, refuge primordial en zone très cultivée, chaîne alimentaire favorisée, lieu d'alimentation, de vie, de repos
  • corridor : moyen de communication pour de nombreuses espèces, menant à de nouveaux biotopes (mares, cours d'eau, bosquets, forêts, friches…) ; favorise le brassage génétique et la survie des espèces
  • mellifère : plusieurs essences de végétaux ont une floraison mellifère, certaines assurent une récolte de nectar précoce ou tardive (Saule, Lierre)
Atout paysager
  • écran visuel : intégration paysagère de bâtiments, fumières, etc ; embellissement
  • écran sonore : bord de route, de bâtiment d'élevage, de centre de tri de fruits
  • limite de parcelle esthétique, variée et bon marché
  • mise en valeur du relief
Gestion des espaces
  • délimitation de parcelles, d'espaces privés
  • protection des cultures contre le gibier
  • protection des troupeaux contre les prédateurs et pour limiter la garde sans recourir à l'électricité
  • jonction entre les villages et les campagnes, entre les bâtiments et les champs

Réaliser le chantier

Organisation et prévisions
  • anticiper le développement final de l'aménagement, prévoir les limites de propriété et les distances légales (routes, bâtiments, etc), ne rien planter sous et aux abords des lignes électriques et de téléphone
  • commander les plants jeunes (< 3 ans) en pépinière et les mettre en jauge dès la réception, si les travaux de plantation ne se font pas en suivant
  • piqueter l'emplacement des plants
Préparation du sol - AUTOMNE
  • décompacter sur 50 cm de profondeur (sous-soleuse) : favoriser l'enracinement en profondeur et limiter la concurrence des racines à la surface avec les cultures
  • labourer, émietter, niveler et tasser légèrement (herse rotative) : meilleurs reprise et développement des plants
  • (installation du paillage si type film biodégradable, avec une dérouleuse)
Plantation – FIN NOVEMBRE / Mi-MARS
  • rafraîchir (taille légère des extrémités abîmées) et praliner (enduire d'un mélange terre-bouse-eau) les racines avant la mise en terre
  • préparer des potets (trous de plantation) de 30 cm3 minimum
  • installer les plants droits, le collet au niveau du sol (jonction entre le système racinaire et la tige aérienne)
  • tasser la terre au pied des plants, arroser
Protection/paillage
  • installer le paillage (paille, feutre, BRF) sur au moins 60 cm autour du plant : limiter la concurrence herbacée et conserver l'humidité au pied des plants (à renouveler pendant 3 ans)
  • installer les clôtures (bois ou fil électrique) et protections (filet de protection individuel 1,20*0,20 tenus par deux piquets) : si nécessaire, pour la protection contre le gibier et le bétail

 

"Une fiche technique complète sur la plantation d'arbre ainsi qu'"Une fiche sur les distances réglementaires de plantation" sont disponibles en téléchargement.

Accompagnement

Vous souhaitez mener un projet agroforestier dans les meilleures conditions et obtenir un résultat de qualité ? La Chambre d'Agriculture du Lot vous accompagne :

  • Entretien personnalisé, étude de votre projet
  • Réunions d'information et formations techniques
  • Assistance dans les démarches administratives et les demandes d'aides privées ou publiques
  • Conseil pour le montage du projet
  • Appui pratique

N'hésitez pas à nous contacter.

Actualités

Les dernières actualités Haie champêtre

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Bibliographie

  • Agroforesterie
    Des arbres et des cultures

    Christian DUPRAZ et Fabien LIAGRE
    éd. France agricole 2008

Vidéo

AGROFORESTERIE
produire autrement

Réalisation : Fabien LIAGRE et Nicolas GIRARDIN

Contact


CHAMBRE D'AGRICULTURE
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